LORD  BYRON  and  his  TIMES
Byron
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The Last Days of Lord Byron
Prince Mavrocardato to Pietro Gamba, 19 May 1824
INTRODUCTION & INDEXES
DOCUMENT INFORMATION
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Preface
Contents
Chapter I
Chapter II
Chapter III
Chapter IV
Chapter V
Chapter VI
Chapter VII
Chapter VIII
Chapter IX
Chapter X
Chapter XI
Appendix
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Missolonghi, le 7-19 Mai, 1824.
Monsieur le Comte,

A mon arrivée d’Anatolico hier, Mr. Basili m’a remis la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’ecrire en date du 7. J’espere que celle que je vous ai addressé, il y a trois jours d’Anatolico, vous est ex-
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actement parvenue, et que vous y avez vû tout ce que je dois souffrir ici. Vous savez tres bien M. Le Comte, quelle etoit notre situation plusieurs jours même avant la mort de My Lord, avec quelles conditions nous avions pris des provisions de plusieurs sujets Ioniennes, et quel etoit mon embarras lorsque je me suis vû oblgé de refuser les payements à l’échéance des termes. Depuis lors je ne fais que recevoir protestations sur protestations de la part de ceux dout nous avons enlevé la propriété, et d’une autre coté je suis obligé de me procurer continuellement les vivres necessaires, et payer journellement les rations des Suliotes sans avoir un seul sou a ma disposition. Si du moins l’affaire des Suliotes étoit arrangé le mal n’auroit pas encore étoit si insupportable; mais chaque jour de leur presence devient pour nous une augmentation de fardeau, et notre situation est devenue non seulement critique mais irremediable. Vous verrez dans l’extrait d’une lettre du gouvernement, combien on y etoit impatient de voir arriver M. le Colonel Stanhope. Je ne saurai vous dire quel effet y aura produit la nouvelle de son depart pour Zante; mais je n’ai aucune difficulté a le prevoir. Le decouragement et l’inaction sont tout ce que l’on a à craindre de moins, et c’est cependant dans un moment ou l’ennemi paroit agir avec la plus grande energie, independemment de l’arrivèe de sa flotte a Negropont, d’ou elle pourra se promener sans obstacle partout ou elle voudra, puisque la notre n’est pas encore sortie. Nous savons positivement que l’expedition de l’Egypte est poussèe avec la plus grande activitè, et nous avons vu hier sortir du Golphe de Lepante toute la flotte qui s’y trouvoit, et qui, d’après le rapport d’un bateau arrivé ce soir des chateaux, doit se rendre à Alexandrie pour revenir en compagnie de la même ex-
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pedition. Des lettres de Palamos nous apprennent aussi qu’Omer Pacha est arrivé a Jannina, et que le Pacha de Scoudra traversoit l’Albanie pour se rendre a Berat, d’ou immediatement après les fêtes du Bairam, il devoit se diriger sur l’Acarnanie et l’Œtolie. Supposez donc quel est mon embarras n’ayant pas les moyens de faire ce que je dois pour assurer la defense du pays qui manque en même tems de provisions et de munitions de guerre. Nous n’avons surtout presque point de plomb et tres peu de poudre. Je fais continuer les reparations des fortifications de cette ville avec la plus grande activité possible, les cent tallaris que My Lord a destiné à la fortification d’Anatolico y sont egalement employé; mais les deux chateaux si nécessaires a la defense de cette ville ne peuvent pas même etre entamés, et elle sera de nouveau exposée si l’ennemi arrive jusque’ à non portes: telle est notre situation. En attendant, l’argent qui vient d’arriver n’est pas encore mis à la disposition du Gouvernement; je vois des entraves ou des projets d’entraves partout, tandis qu’il etoit non seulement necessaire, mais urgent, d’utilizer cet argent le plutot possible, en le partageant entre les depenses de la flotte et celle des armées qui marcheroient en avant du coté de terre, aprés en avoir destiné une partie pour l’achât des provisions et des munitions nécessaires, et une autre pour la reparation des fortifications d’Athênes, de Missolonghi et d’Anatolico. Je n’attribue le retard de la ratification de l’emprunt, qu’ à l’espoir que le gouvernement avoit de voir bientot près de lui M. le Colonel Stanhope, qui aurait bien mieux fait de prendre cette direction, que de se rendre a Zante, où se trouvant separé de M. Condurriotti, il ne peut que rester inactif dans des momens si critiques. Tout affligé que je suis de cet ètát de
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choses, je ne manquerai pas de faire mon devoir autant qu’ il m’est permis de le faire; mais si les Souliotes, désesperant d’avoir leux solde, entreprennent de faire ce qu’ avec la plus grande peine du monde nous avons pu empecher jusque’ à present, alors, je vous le declare franchement, mon cher M. le Comte, il ne me reste ni espoir ni moyen de faire mon devoir. N’etant pas en etat d’empecher le mal et n’ayant pas pu le prevenir ma conscience sera toujours libre; mais le mal se fera, et il sera irrémédiable. Si vous etes en etat de contribuer à ce que nous prevenions ce danger, faites tout ce qu’il dependra de vous; je vous prie surtout de vouloir bien donner communication de la présente a M. Blaquiere, à qui jen’ai que le tems d’ecrire deux mots, la barque devant partir immediatement. Si on peut obtenir quelques secours pour les fortifications, je trouve absolument necessaire la presence de M. Parry. Il ne sera pas moins necessaire de garder, d’agumenter même s’il est possible, la brigade d’artillerie; mais avec quels moyens, mon Dieu, pourrons nous le faire? nous manquons absolument de tout. Faites agreer mes respects a tous nos amis, et agreez pour vous l’assurance de mon estime et de ma consideration distinguée,

Votre devoué serviteur et ami,
A. Mavrocordato.